Passer du temps devant un écran est devenu la norme dans notre quotidien. Des emails professionnels consultés tard le soir aux réseaux sociaux, un usage aussi important du digital a des conséquences notables.

Si la technologie a incontestablement facilité notre vie à bien des égards, elle peut aussi avoir des répercussions sur notre santé.

C’est dans ce contexte que le concept de “détox digitale” prend tout son sens.

Le temps passé en ligne

À l’ère du numérique, la technologie est omniprésente dans notre quotidien. Des smartphones aux ordinateurs, nous l’utilisons pour travailler, communiquer, nous divertir et même pour des tâches élémentaires comme faire nos courses.

Nous vivons dans un monde ultra-connecté où les notifications et les réunions virtuelles rythment nos journées.

Ce n’est pas tant le temps passé devant un écran pour le travail qui pose problème, mais la combinaison de toutes nos interactions numériques.

Bref, inutile de faire un dessin, chacun connaît cette réalité !

Pourquoi est-ce un problème ?

Notre addiction aux écrans entraîne des effets secondaires indésirables. Elle provoque une surcharge d’informations pour un cerveau qui n’a pas été conçu pour être en permanence stimulé. Elle est aussi responsable d’une surcharge cognitive qui affecte notre concentration, notre bien-être et notre productivité.

Passer trop de temps devant un écran peut mener à l’épuisement professionnel, au stress, à l’anxiété, à la peur de manquer quelque chose (FOMO), ou encore à des troubles du sommeil.

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Les effets des écrans sur nos hormones

  • L’exposition prolongée aux écrans perturbe notre équilibre hormonal, notamment à travers l’impact de la lumière bleue sur la production de mélatonine. Cette hormone, essentielle pour réguler le sommeil, est inhibée par la lumière artificielle des écrans, retardant ainsi l’endormissement et réduisant la qualité du repos.

 

  • Un sommeil perturbé entraîne un dérèglement d’autres hormones comme le cortisol, l’hormone du stress, qui reste élevée plus longtemps, contribuant ainsi à une sensation de fatigue chronique et à une moindre résistance au stress.

 

  • Par ailleurs, l’usage excessif des écrans influence également la production de dopamine, le neurotransmetteur associé au plaisir et à la motivation. Les notifications, les vidéos courtes et les réseaux sociaux sollicitent constamment notre circuit de récompense, provoquant une libération fréquente de dopamine. Sur le long terme, cette sur-stimulation réduit notre capacité à ressentir du plaisir dans des activités plus simples et favorise une forme de dépendance.

 

  • Enfin, l’exposition prolongée au stress numérique peut affecter la production de testostérone et d’ocytocine, deux hormones essentielles au bien-être et aux interactions sociales. Une présence constante devant un écran, notamment dans un contexte de travail, peut limiter les échanges humains et réduire la production d’ocytocine, l’hormone du lien social. D’où une augmentation du sentiment d’isolement et un impact négatif sur l’humeur et la motivation.

C’est là que le digital detox est efficace

Lors d’une désintoxication numérique, nous nous déconnectons temporairement. Dans la société actuelle, cette detox devient de plus en plus importante, selon Rachael Kent, chercheuse en santé numérique.

En effet, de plus en plus de personnes s’effondrent mentalement en raison de leur consommation numérique excessive.

Un digital detox permet de trouver l’équilibre nécessaire face à l’agitation et à la pression sociale que représentent les réponses aux applications, les courriels et les mises à jour sur les médias sociaux.

Pourquoi le digital detox en entreprise est-il aussi pertinent ?

Le travail moderne repose fortement sur les outils numériques, c’est un incontournable pour une grande majorité de fonctions professionnelles. Mais leur omniprésence peut finir par freiner la créativité et l’efficacité au quotidien. Contre-productif donc !

Selon une étude de l’Université de Californie, il faut en moyenne 23 minutes pour retrouver sa concentration après une interruption liée aux notifications. Un chiffre impressionnant qui à lui seul illustre à quel point la “laisse électronique” doit être maîtrisée, afin de garantir pour l’entreprise un travail efficace de ses équipes.

Une autre étude, menée par l’Organisation internationale du travail en 2022, a révélé que 40 % des travailleurs ressentent une pression accrue en raison de la numérisation de leurs tâches quotidiennes. 56 % des employés affirment que la surcharge d’informations les empêche de se concentrer efficacement.

C’est donc une problématique à prendre au sérieux pour les chefs d’entreprise, pour garantir à la fois le bien-être de leurs équipes, et donc réduire l’absentéisme, mais aussi leur efficacité.

Les preuves scientifiques des bienfaits du digital detox en entreprise

Des recherches ont démontré que limiter son exposition aux écrans et aux distractions numériques permet d’améliorer le bien-être et l’efficacité au travail.

 

  • Réduction du stress et de l’anxiété : selon une publication de SiL multimédia, le digital detox présente de nombreux bienfaits pour l’équilibre mental et physique, notamment la réduction du stress et de l’anxiété. En se déconnectant des écrans, les individus peuvent retrouver le calme et se reconnecter à eux-mêmes et à leur environnement.

 

  • Amélioration de la qualité du sommeil : la même source indique que la détox numérique améliore la qualité du sommeil. En réduisant le temps passé devant les écrans, surtout avant de se coucher, on favorise un sommeil plus paisible et réparateur.

 

  • Augmentation de la créativité et de la capacité de résolution de problèmes : bien que des recherches spécifiques sur ce sujet soient limitées, il est suggéré que des pauses sans écran favorisent la réflexion et l’innovation.
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Comment les entreprises peuvent-elles aider leurs équipes ?

Si les employeurs veulent que leurs équipes soient plus reposées, concentrées, productives, et créatives, ils peuvent y contribuer par différents moyens.

Quelques pistes pour mettre en place une culture de la déconnexion, à adapter selon la taille et le secteur d’activité :

  • Montrer l’exemple : les dirigeants définissent la culture de l’organisation et c’est souvent un exemple que les autres suivent. Ainsi, en n’envoyant pas de courriels en dehors des heures de travail, en parlant des avantages du temps libre technologique, ils influencent des comportements plus sains.
  • Instaurer des moments sans écran : encourager des réunions sans ordinateur
  • Prévoir des pauses « sans technologie » tout au long de la journée pour des activités d’équipe. Telles que des réunions de marche, des étirements, un cours de yoga ou des rencontres sociales. Organiser des événements qui mettent l’accent sur l’interaction en personne, comme des déjeuners d’équipe ou des activités de plein air.
  • Limiter les notifications : sensibiliser les collaborateurs à la gestion des notifications à la hiérarchisation des urgences, et à des méthodes de travail plus structurées qui le permettent, comme le fameux Pomodoro.
  • Créer des espaces de détente sans écrans : proposer des zones de repos où les employés peuvent se ressourcer sans sollicitation numérique.
  • Favoriser les formules de travail flexibles : permettre aux collaborateurs de gérer leur temps en les aidant à créer leurs propres périodes de « déconnexion ».
  • Explorer les applications disponibles pour contrôler le temps passé devant un écran.
  • Organiser des ateliers de sensibilisation : proposer des workshops sur la gestion de l’attention et la maîtrise des outils digitaux. Mettre en avant les avantages d’un digital detox.

Des entreprises qui montrent l’exemple

Certaines entreprises ont déjà mis en place des initiatives en faveur du digital detox :

Volkswagen a instauré une coupure des serveurs de messagerie en dehors des heures de travail pour favoriser la déconnexion de ses employés.

BMW applique des politiques similaires en limitant les emails après les horaires de bureau.

France Télécom (Orange) a mis en place une charte de la déconnexion pour encourager une meilleure gestion des outils numériques.

 

“We have to be flexible enough to evolve with the technology but choose how to use it right. Fire was a great discovery to cook our food, but we had to learn it could hurt and kill as well,”

Dr. Michael Rich

Pour conclure

Le digital detox n’est pas une lutte contre la technologie, certes incontournable à notre époque, mais un rééquilibrage pour en faire un usage plus conscient et bénéfique.

Une meilleure gestion de la relation au digital, c’est gagner en qualité de vie et en efficacité.

En intégrant des pratiques de déconnexion, les entreprises peuvent non seulement améliorer la santé mentale et le bien-être de leurs collaborateurs, mais aussi renforcer leur productivité et leur créativité.

Tout le monde y gagne, et la tâche n’est pas si ardue qu’elle semble de prime abord. Notre workshop sur ce sujet propose des techniques très simples à votre équipe pour mieux gérer, en fonction de leur réalité, leur temps de connexion.

 

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